Marc Delayer est préident du GIE Objectif transport public, organisateur des RNTP pour le GART et l’UTP.
Les RNTP se dérouleront d’ici quelques mois maintenant. Vous attendez près de 8 000 participants et 200 exposants. En quoi est-ce un rendez-vous incontournable pour les acteurs du secteur ? Quelles sont vos ambitions pour cet événement ?
D’abord, je voudrais rappeler les conclusions, passées un peu sous silence, du dernier rapport du GIEC, publié en mars dernier. Certes les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter mais moins vite qu’avant. Mais la trajectoire actuelle ne nous permettra pas de limiter l’augmentation des températures à 1.5 C° d’ici à 2030.
Dans ce contexte, les RNTP sont un catalyseur de rencontres et d’innovations. Collectivités, élus en charge du transport, opérateurs, constructeurs, industriels, start-up… tous les acteurs du transport urbain et du ferroviaire vont se réunir pour penser collectivement la mobilité durable des prochaines décennies. Conférences et tables-rondes, agoras des exposants, visites techniques… C’est un temps nécessaire pour faciliter les échanges, s’inspirer, diffuser l’innovation et accélérer les collaborations.
Mais c’est aussi un temps décisif pour porter la voie du secteur hors des murs du salon. Nous voulons faire des RNTP un rendez-vous médiatique fort. Nous accueillerons une cinquantaine de journalistes qui se feront caisse de résonance des enjeux de notre filière. Nous aurons le plaisir, j’espère, d’accueillir le ministre des Transports et le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. Nous profiterons de leur présence pour leurs renouveler nos attentes et leurs formuler des réponses concrètes. Leurs rappeler surtout la nécessité de faire de la mobilité durable une priorité absolue et l’impératif d’accompagner tous les acteurs de la filière, en particulier les collectivités afin qu’elles puissent investir dans des politiques de mobilité ambitieuses.
Pendant trois jours, le GART et l’UTP organiseront leur grand Congrès. Vous avez choisi le choc d’offre comme thématique pour porter les 9 tables-rondes. Pourquoi ?
80 % des déplacements se font encore en voiture individuelle. Au regard des enjeux de transition énergétique et de pouvoir d’achat des Français, c’est encore trop ! Nous devons accélérer massivement le transfert modal. Pour cela, il faut des transports publics plus fréquents, plus performants, de réelles alternatives à la voiture individuelle dans les zones peu denses … Le GART et l’UTP appellent donc la nécessité d’un choc d’offre. Les experts réunis tâcheront d’y répondre en passant en revue les différents leviers d’action à disposition : financement, transition énergétique, recrutement, intermodalité, accessibilité, ouverture à la concurrence…
En dehors du Congrès, quels seront les temps forts pour les visiteurs cette année ?
François Gemenne, coauteur du dernier rapport du GIEC, spécialiste des questions de géopolitique et d’environnement, clôturera le salon lors d’une conférence le jeudi matin.
En écho au festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, nous préparons une masterclass sur les liens entre transports publics et cinéma. Un pas de côté culturel pour les curieux et les amateurs de cinéma. Les participants pourront aussi s’essayer à la conduite de bus en condition réelle !
Après Toulouse, Clermont-Ferrand accueillera les prochaines RNTP. L’occasion de braquer les projecteurs sur une métropole avec un ambitieux programme de développement d’une mobilité plus durable.
En effet, c’est un programme de restructuration d’un réseau de transport très inspirant pour tous les élus et les collectivités : 2 nouvelles lignes de bus « 0 émission », 27 km de bus, 64 stations, 70 000 habitants desservis, des parking-relais envisagés pour rejoindre le cœur de ville rapidement… Les congressistes pourront d’ailleurs échanger directement avec les acteurs du projet lors de deux visites techniques dédiées. Le SMTC-AC sera également présent avec un stand au cœur du salon.
