Tour des Mobilités, étape 5 !

Cinquième et dernière étape de notre Tour des Mobilités d’Auvergne-Rhône-Alpes. Nous nous arrêtons à Guilherand-Granges en Ardèche chez Conduent !

Nous y avons rencontré Stéphanie Depraz-Depland, Responsable marketing, en charge du développement produit.
Dès le début des années 2000, la région Rhône-Alpes entame une réflexion sur l’interopérabilité entre les différents réseaux de transport public de son territoire. A partir de 2005, en tant qu’expert billettique/monétique, Conduent intègre, aux côtés d’autres industriels et d’AO, le groupe de travail crée pour réfléchir aux cadres technique, politique et juridique d’une telle plateforme… En 2014, l’entreprise remporte l’appel d’offre pour la mise en place d’OùRa, un support régional unique de rechargement de titres de transports ainsi qu’un calculateur d’itinéraire régional afin de faciliter la mobilité des habitants du territoire.

 

De 2012 à aujourd’hui, le nombre de réseaux intégré à la plateforme est passé de 28 à 55. Quelles ont été les grandes phases de déploiement de la plateforme ? Quels ont été vos partis-pris stratégiques ? Les facteurs clés de réussite ?


Il y a eu plusieurs phases de déploiement au cours de ces 13 dernières années. Tout d’abord en 2012, le passage des 15 aux 28 réseaux, suivi de la mise en place progressive du système billettique mutualisé entre 2016 et 2020 qui a permis d’avoir une offre de service étendue sur tout le territoire Rhônalpin. La volonté était que chaque usager Oùra puisse retrouver le même niveau de service peu importe où il se trouve, et c’est ce qu’on a réussi à faire aujourd’hui.

Il y a eu également le déploiement du site web oùra.com en 2017 qui propose un service global et notamment un calculateur d’itinéraire. C’est la première fois qu’autant de réseaux se partagent un même site web et ça fonctionne.

Cela n’a pas été sans partis pris, et l’un des axes majeurs fût l’accompagnement de chaque réseau : être à l’écoute de chacun d’entre eux, de leurs besoins, comprendre leurs gammes tarifaires et autres demandes, pour les guider au mieux vers une solution ouverte et de qualité, en s’interfaçant parfois avec des systèmes billettique tiers ou en intégrant des services de mobilités complémentaires.

L’adaptabilité a donc été un facteur clé de réussite, que ce soit sur le plan technologique pour répondre aux besoins et exigences des différents acteurs et fournir la meilleure solution à chaque cas de figure observé sur le territoire régional mais aussi sur le plan de la communication pour faire coopérer des exploitants très différents avec la plateforme Oùra.

Nous sommes fiers de la relation de confiance qui a été établie au cours des années entre la Région, les partenaires et nous-même, ce qui a participé sans aucun doute à la réussite de ce projet.

Aujourd’hui, la communauté Oùra c’est 55 réseaux dont 30 connectés directement à notre système et de nouveaux raccordements de réseaux au système mutualisé sont planifiés d’ici 2025.

 

D’Ambérieu-en-Bugey à Lyon en passant par Clermont-Ferrand ou Aurillac, les 55 réseaux fédérés dans OuRa font face à des enjeux de mobilité bien divers. Comment avez-vous traité cette hétérogénéité ?


En tant que fournisseur industriel, notre travail est de s’adapter aux demandes de tous les partenaires en proposant une solution innovante qui réponde à leurs besoins. Nous avons réalisé un travail conséquent sur l’interopérabilité des différents systèmes. Nous avons dû nous adapter aux autres fournisseurs pour leur permettre de s’interfacer correctement tout en gardant les opérations transparentes pour les clients (en effet, la complexité du système n’est pas visible du point de vue des usagers).

Le système mis en place est évolutif et permet d’intégrer des évolutions technologiques comme, par exemple, l’Open Payment, le MaaS, la billettique sur smartphone… de façon mutualisée ou spécifique à chaque réseau afin que chacun puisse se démarquer en fonction de ses besoins.

 

Conduent est présent à l’international. Comment se positionne le marché français sur les questions du MaaS ?
Comme souvent par le passé dans le domaine du transport, l’Europe, et particulièrement la France, est en avance sur la question de la mise en œuvre de solutions facilitant la mobilité. Nous pensons que le MaaS est dans cette mouvance, preuve en est les nombreux Appels d’Offres en cours sur le sujet.

Comme toute nouvelle solution, le MaaS a connu, depuis 2017, un fort intérêt et les industriels déjà présents sur le marché ont vu arriver de nouveaux acteurs cherchant à développer la mobilité douce et la couverture territoriale des réseaux de transport.

Si à l’origine le MaaS concernait des bassins de mobilités réduits, depuis 2020, les régions commencent à s’intéresser au concept du MaaS. Le sujet devient plus complexe du fait de l’échelle des territoires à traiter qui est plus large, et donc de la multiplicité des acteurs à intégrer, qu’ils soient publics ou privés. Des solutions industrielles, pérennes, évolutives et ouvertes doivent être mises en place et Conduent a toute sa place sur ce marché.

La LOM (Loi d’Orientation des Mobilités) pousse dans le sens du MaaS et nous faisons tous le constat aujourd’hui que la dématérialisation des titres de transport est l’avenir de la mobilité. Il y a une réelle prise de conscience climatique qui amène à la nécessité de développer des mobilités plus douces et respectueuse de l’environnement.

 

Vous avez participé au forum de l’Agence de l’innovation pour les transports les 7 et 8 février 2023. A cette occasion, le ministre des Transports, Clément Beaune, a lancé un hackathon sur le thème « créer le titre de transports de demain ». L’objectif étant d’aller vers un billet unique dans les transports en commun, au niveau national. Qu’en pensez-vous ?


En tant qu’industriel ayant déjà déployé des plateformes billettiques à l’échelle régionale, nous sommes convaincus que le déploiement d’une solution mutualisée à l’échelle nationale est tout à fait réalisable, et que ce sera la billettique de demain en France. La technologie et le savoir-faire existent, et Conduent l’a déjà prouvé en déployant plusieurs plateformes mutualisées multi-opérateurs et multi-modales (Normandie, OuRa, Hauts-de-France, Québec) permettant à un voyageur de se déplacer simplement à l’échelle d’une région, quel que soit le réseau et le mode de transport utilisé.

Au-delà du titre unique, la solution de transport de demain prendrait la forme d’une plateforme centralisée construite autour d’un compte mobilité national.

Les travaux du Hackathon ont permis de mettre en lumière que cette solution ne viendrait pas en remplacement de l’existant mais plutôt qu’elle viendrait s’y ajouter, en respectant l’autonomie et la liberté tarifaire des Autorités Organisatrices de Mobilités, identifiée comme une forte contrainte aujourd’hui.

L’écosystème de normes et standards semble aujourd’hui assez mature pour permettre l’interopérabilité nationale, et des groupes de travail y réfléchissent déjà. Si les conditions politiques et administratives sont réunies, le titre de transport unique sera effectivement bientôt disponible pour les voyageurs.

 

Qu’attendez-vous des Rencontres nationales du transport public de Clermont-Ferrand ? Qu’est-ce que les visiteurs pourront voir sur votre stand ?


Les Rencontres Nationales du Transport Public sont le lieu incontournable pour rencontrer les professionnels du transport et de la mobilité durable. Cet événement est l’occasion pour nous d’échanger avec l’ensemble de la profession réunie pendant 3 jours, dans un environnement convivial. Nos clients et prospects peuvent rencontrer nos experts et découvrir nos dernières innovations et nous, profiter de leur retour d’expérience et nous faire progresser. Etant nous-mêmes situés en Région Auvergne Rhône Alpes, nous nous réjouissons de venir à Clermont-Ferrand, ville en plein essor avec un haut potentiel en termes de mobilités urbaines.

 

Tour des Mobilités

Vous avez manqué une étape de notre Tour des Mobilités d’Auvergne-Rhône-Alpes, c’est par ici que ça se passe !

Etape 1 : Monkey Factory avec Frédéric Pacotte, son CEO

Frédéric Pacotte, Monkey Factory

Etape 2 : Ubitransport avec Jérôme Tredan

Etape 3 : Iveco France avec Solène Grange

Etape 4 : Egis avec Arnaud Geslin et Jérôme Grangé